Pour perdre du poids, il faut diminuer les entrées énergétiques par rapport aux dépenses (1 Kg de graisse = 9000 Kcal). Si cela apparaît simple en théorie, inverser la balance est difficile en pratique.
En effet lors d’une restriction calorique, l’organisme met en jeu des mécanismes de compensation hormonaux et/ou métaboliques visant à restaurer le poids, tel qu’une baisse de la dépense énergétique ou une augmentation de l’appétence pour les aliments caloriquement denses (gras ou sucrés).
Il faut néanmoins savoir qu’une perte de poids, ne serait-ce que de 5% du poids corporel, améliore déjà l’état de santé.
Il y a à l’heure actuelle peu de médicaments pour traiter l’obésité.
La plupart des traitements utilisés jusqu’à présent ont été abandonnées en raison d’un rapport bénéfice/risque non favorable (faible efficacité/complications notamment cardiovasculaires).
Le seul médicament ayant actuellement une autorisation de mise sur le marché en France est l’Orlistat (XenicalÒ) qui entraine une diarrhée graisseuse. Son efficacité est limitée (quelques kilos) et il n’est pas remboursé.
En revanche, certains médicaments peuvent faire prendre du poids et leur indication doit être bien réfléchie. Par exemple, chez un sujet ayant des problèmes psychologiques, ou chez les personnes diabétiques, il faudra prescrire des médicaments efficaces mais le plus neutres possible sur le poids.
Certains dispositifs médicaux (ballon intra-gastrique, pacemaker gastrique, manchon intestinal (EndobarierÒ)) ont été testés avec des résultats mitigés.
Que faut-il penser des « régimes » ?
Les régimes trop restrictifs ou trop déséquilibrés (de type régimes protéinés) entrainent :
- des troubles du comportement alimentaire (grignotages ou compulsions).
- des dépressions liées à la restriction calorique et à l’échec (mésestime de soi).
- des rebonds pondéraux (reprise de poids parfois plus importante)
- et réduisent les chances d’amaigrissement futur.
plutôt que de chiffrer, peser, restreindre, interdire… il faut donc privilégier une baisse calorique modérée, grâce à une alimentation variée et équilibrée que l’on pourra poursuivre toute la vie, cela permettra de sortir de la culpabilité et retrouver le plaisir à manger et éviter d’aggraver la situation.
Les soignants sont là pour aider le patient à comprendre sa maladie, trouver les motivations pour changer son comportement et vaincre les difficultés, c’est ce qu’on appelle l’éducation thérapeutique (Cf. annexe 2).
Les cures diététiques sont-elles utiles ?
- Leur but n’est pas d’y maigrir, mais d’y acquérir des compétences (pour aider le patient à appliquer de nouvelles habitudes hygiéno-diététiques)
- Elles permettent une éducation thérapeutique plus intensive que la prise en charge en consultation
- Elles peuvent parfois être utiles si le contexte de vie constitue un frein à la perte de poids (contexte familial, travail stressant, difficultés d’accès à l’exercice physique, …)
L’activité physique aide à stabiliser le poids
Elle est également capitale pour maintenir la masse musculaire en cours d’amaigrissement et a de plus des effets bénéfiques sur la santé, en particulier sur les comorbidités métaboliques et cardiovasculaires, mais aussi parfois sur les douleurs articulaires, indépendamment de la perte de poids.
Il n’y a pas de contre-indication à l’activité physique, il faut en revanche trouver une activité qui soit adaptée à chaque cas. Il peut s’agir de la pratique d’une activité sportive ou tout simplement de l’augmentation de l’activité physique dans la vie quotidienne. Les soignants sont là pour aider les patients à la mettre en place et vaincre les barrières du fait de la gêne physique (essoufflement, douleurs, transpiration) et psychique (image de soi, discrimination).
Les principaux facteurs prédictifs de maintien de la perte de poids sont:
- la faible consommation de graisse,
- l’activité physique régulière
- la surveillance régulière du poids par les soignants.